Une catastrophe économique aussi
Au mauvais endroit, au mauvais moment. En touchant l'Asie du Sud à cette époque, le raz de marée sape la saison touristique au moment même où elle tourne à plein régime. À Noël et au Premier de l'an, les hôtels de la région affichent complet, grâce aux visiteurs japonais, chinois, coréens et de plus en plus européens.
Comble de malchance, en effet, la catastrophe frappe de plein fouet une zone en vrai décollage touristique. « Très à la mode depuis cinq ans », constate le syndicat national des agences de voyage (Snav). Notamment la Thaïlande, la principale destination concernée. Elle avait surmonté l'épidémie de pneumonie atypique (Sras) puis la grippe aviaire. Elle s'apprêtait à boucler l'année 2004 sur un chiffre record de touristes : 12 millions contre 10 millions un an plus tôt. Elle allait récolter l'équivalent de 9 milliards d'euros de recettes, soit 6 % de la richesse nationale.
Mieux : elle visait déjà les 13,3 millions pour 2005. Patatras ! les paradis de Phuket et autres Ko Lanta sont transformés en enfers, pour un temps d'autant plus incertain qu'il faudra tout reconstruire : hôtels, restaurants...
L'Indonésie, est également rudement touchée. L'ascension verticale de son industrie du tourisme - plus 25 % en 2004 - est stoppée en plein élan. Sale coup pour les 8 millions de salariés qu'elle fait travailler. Ils venaient tout juste de digérer l'effet contre-productif des attentats de Bali.
La plupart des stations balnéaires du Sri Lanka, elles aussi, ont été submergées. Alors que le pays commençait à tirer les dividendes d'un tourisme de masse : plus de 500 000 visiteurs cette année avec une progression de 27 % en un an ! Même les Maldives étaient en train de devenir un cap à la mode pour les amateurs de plongée. Toutes proportions gardées évidemment - ce chapelet d'îles ne compte que 200 000 habitants - les Maldives sont le pays le plus sinistré. Les activités touristiques produisent le tiers de la richesse nationale.
Et encore la catastrophe touristique n'est que la partie émergée des dégâts. La reconstruction des ports, des routes, des chemins de fer, des hôtels, des maisons etc. va coûter des milliards de dollars, selon l'Onu. Sans oublier l'impact, non évalué pour l'heure, sur les activités économiques non touristiques, par exemple l'aquaculture en Thaïlande (crevettes).
Bref, de gros nuages s'installent sur une croissance qui s'annonçait pourtant prometteuse - entre plus 5 et plus 7 % selon les pays - dans l'ensemble de la région pour 2005.
Source : Ouest-France (mercredi 29 décembre 2004)
Aide pour démarrer :
1) Quel est le secteur économique le plus touché ? Pourquoi ? Quels sont les autres impacts ?
2) Compléter en cherchant sur Internet les principales zones d'implantation touristique et les autres types d'activités sur le pourtour de l'Océan Indien.