L'Euro fait la force...
Leçon n°8

 

 

Problématique : Quels sont les atouts... et les limites de l'Euro ?

 

Objectifs : il s'agit de montrer les avantages de l'Euro pour les différents acteurs économiques (citoyens, entreprises...) sans occulter les problèmes posés par le passage à la monnaie unique.

 

Plan de la leçon :

1 - Les avantages de l'Euro

2 - Les problèmes posés par l'Euro

3 - Euro...sceptiques et Euro...optimistes

 

1 - Les avantages de l'Euro

Actuellement, la moitié des échanges mondiaux est réalisée en dollars, alors que les exportations américaines ne représentent que 13 % du total de ces échanges. La devise américaine représente même 60% des réserves de change des banques centrales et intervient dans 80% des transactions sur le marché des changes. Face au dollar et au yen, la Monnaie Unique Européenne va devenir l'une des trois grandes monnaies de réserve et de référence dans les échanges internationaux.

 

a) Pour les citoyens

Pour les citoyens des pays membres de l'Union Economique et Monétaire, l'activité à l'intérieur de cet espace sera facilitée par la suppression des opérations de change. Chacun pourra comparer les prix des produits et des services. Pour les particuliers, l'Euro permettra surtout une grande simplification des voyages en Europe : plus de billets à échanger ou de chèques de voyage à acheter ! Et donc plus de frais à payer, pour ces opérations, aux guichets des banques. Il faut savoir qu'une personne traversant aujourd'hui les pays de l'Union européenne avec 1 000 F, revient sans rien avoir dépensé avec 500 F en raison du nombre d'unités monétaires et des frais de change !

 

b) Pour les entreprises

Pour les entreprises, la monnaie unique évitera de pâtir de l'instabilité des monnaies européennes. Ainsi un constructeur français qui vend des automobiles en Italie souffre-t-il de la concurrence des constructeurs italiens lorsque la lire perd comme en 1992 plus de 20% de sa valeur par rapport au franc : les voitures produites en France paraissent alors beaucoup plus chères aux consommateurs de la péninsule.

Par la fixation de parités irrévocables au sein de l'U.E.M, il n'y aura plus de fluctuation monétaire entre les monnaies des "pays in". La crédibilité de l'Union Economique et Monétaire reposera sur la solidité de l'économie de chaque pays. Les Etats membres se sont ainsi engagés à faire "converger" leurs situations économiques. Le traité de Maastricht a défini cinq critères de convergence qu'ils doivent tendre à respecter pour faire partie de l'Union Economique et Monétaire. Ces critères, auxquels s'ajoute la condition préalable d'une banque centrale indépendante, concernent l'inflation, les taux d'intérêt, la stabilité des taux de change, le déficit budgétaire et la dette publique.

 

Voir l'atlas de l'Union Européenne

 

Le 2 mai 1998, le chefs de gouvernement réunis au sommet de Bruxelles ont établi la liste des 11 pays qui pourront rejoindre le premier cercle (pays "in") des pays de l'U.E.M : il s'agit de la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et l'Autriche. La Grande-Bretagne, le Danemark (pays "opt-out") ont décidé de ne pas adhérer tout de suite à l'U.E.M. Quant à la Grèce, le pays n'est pas prêt.

 

 

2 - Les problèmes posés par l'Euro

Ni plus riche, ni plus pauvre, on continuera de payer en pièces et en billets. La monnaie, c'est un peu comme la température : qu'elle soit exprimée en degré Celsius ou en degré Farenheit, la chaleur est toujours la même !

Il ne faudrait donc pas exagérer la rupture provoquée par l'Euro pour les entreprises, les administrations ou les particuliers. L'Euro va réduire les coûts de gestion et rapprocher les économies européennes, mais quelle sera sa valeur vis à vis du dollar ou du yen ? Sera-t-il une monnaie plus forte que le franc ou le mark ? Parviendra-t-il à concurrencer le dollar-roi ? Justifiera-t-il les sacrifices budgétaires et financiers qu'on lui a concédés ? Autant de questions qui restent posées et auxquelles l'avenir répondra. Une chose est sûre, l'Euro ne sera favorable à l'emploi et ne dynamisera l'économie que si il repose sur une politique monétaire commune. La réalisation de l'Union Economique et Monétaire suppose l'échange d'un pouvoir solitaire, mais largement disparu contre un pouvoir partagé, mais qu'on espère effectif. Pour mettre fin à la guerre monétaire que se livrent aujourd'hui les nations européennes, il est temps de fixer les taux de change en créant une monnaie unique.

 

3 - Euro...sceptiques et Euro...optimistes

 

Les Euro-optimistes insistent sur l'impact favorable de la monnaie unique sur la croissance économique, les avantages concrets pour les citoyens dans leur vie quotidienne, la nécessité d'établir une stabilité monétaire et d'achever le marché unique. Pour eux, il faut rendre la concurrence plus honnête et créer une monnaie rivale du dollar. L'unification de l'espace économique implique l'unification de l'espace financier.

Au contraire, les Euro-sceptiques agitent le spectre de l'Euro pour les riches, l'absence de solidarité entre Etats-membres, le risque d'une Europe à plusieurs vitesses.

 

En ce qui concerne les non-participants à l'euro (pays "opt-out"), il convient de noter que, à part la Grèce, ce sont des pays qui pourraient économiquement y participer, mais qui politiquement ne le veulent pas et non l'inverse, comme on le redoutait. Cet Euro à onze aura certainement une portée bien différente de ce qu'aurait été un "petit Euro" à cinq ou sept, associant la France à la zone Mark.

 

 

Quant à l'Europe à géométrie variable, on peut dire qu'elle existe déjà sans l'Euro : les accords de Schengen ne concernent pas encore tous les Etats membres, les projets de l'aérospatiale non plus !

Parmi les adversaires de l'Euro, on retrouve les défenseurs de l'Etat-nation choqués par le fait que les Etats abandonnent leur "droit de battre monnaie" au profit des "banquiers de Francfort" (siège de la banque Fédérale allemande et de la future B.C.E), les partisans de l'Europe du libre-échange hostiles à la politique commune et les opposants à Maastricht, pour qui la politique de rigueur suivie pour respecter les critères de convergence asphyxie l'économie.

 

vers leçon n° 9

 

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